Le souci de toutes les églises

'Fatigues et peine, veilles souvent; faim et soif, jeûne souvent; froid
et dénuement; sans compter tout le reste, ma préoccupation quotidienne,
le souci de toutes les Églises' (2 Co 11,27-28). L’apôtre Paul a montré
avec quelle obstination il convenait de poursuivre le bien de l’Église –
de <i>toutes</i> les Églises, qui font vibrer par leur diversité la
gloire du Dieu unique, à l’instar des variantes de la cathédrale de
Rouen où Monet saisit l’infinie variété des couleurs que distille sur
les pierres chatoyantes le soleil de Normandie. 'Le souci de toutes les
Églises' constitue le fil rouge des contributions présentées dans ce
volume d’hommage offert au professeur Joseph Famerée à l’occasion de son
éméritat.



Une première partie traite de l’œcuménisme sous l’angle d’un regard
rétrospectif et d’une vision prospective. La communion espérée entre les
Églises ne relève pas d’une volonté d’uniformité entre les cultures et
les traditions qui ont su accueillir l’Évangile. Elle se recommande du
témoignage dû au Dieu Un – le Dieu d’amour, impatient de rassembler dans
l’unité ses enfants dispersés. Cheminant dans l’opacité des mémoires,
par-delà la pesanteur des institutions, le désir de faire prévaloir la
communion sur l’acrimonie des divisions ne peut se dispenser d’un long
travail d’histoire et de théologie.



Une deuxième partie aborde les questions ecclésiologiques les plus
actuelles: la requête de synodalité et de conciliarité, qui se fait jour
tant dans l’Église catholique que dans l’Église orthodoxe; la réforme du
ministère pétrinien, que recommande le bien suprême de la communion; la
conception du ministère dans l’Église, où 'il n’y a plus ni Juif, ni
Grec; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre; il n’y a plus l’homme et
la femme; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ' (Ga 3,28).



La troisième partie envisage la trajectoire et l’influence d’un
théologien de l’unité qui a puissamment contribué au ralliement tardif
de l’Église catholique à la tâche œcuménique: Yves Congar (1904-1995) –
il convenait, en effet, d’évoquer l’œuvre majeure du dominicain
français, auteur de prédilection du professeur Joseph Famerée. En guise
d’ouverture, après une réflexion sur le poids de la culture dans le
développement des sociétés africaines, l’ultime contribution invite la
théologie à tourner son regard vers les vastes cieux que l’astronomie
offre à sa contemplation émerveillée, non sans lui assigner de nouvelles
tâches.