Johannes Fabricius Montanus (1527¿1566) fut enseignant et pasteur, sous la direction d'Heinrich Bullinger, à Zurich puis à Coire. S'il ne fait pas partie des grandes figures du monde intellectuel de son temps, sa vie et ses écrits donnent néanmoins une image fidèle de l'humanisme protestant, dont ils reflètent les aspirations spirituelles, intellectuelles et artistiques. Son oeuvre, d'une variété exceptionnelle, est précieuse aussi bien pour l'histoire de l'humanisme suisse et européen que pour celle de Zurich et de Coire. La première partie de l'ouvrage présente la vie et l'oeuvre de Montanus. La seconde partie est consacrée à son oeuvre poétique latine, qu'elle situe dans le contexte littéraire des humanistes. Cette présentation est illustrée par l'édition, la traduction et le commentaire de toute la production poétique de Montanus. Le texte de chaque pièce est précédé d'une introduction, et accompagné d'un apparat critique et d'un apparat des sources.
Montanus cherche à faire revivre la poésie antique dans toute sa diversité : prenant appui sur les grands classiques, il compose des odes, des élégies, une bucolique, un épithalame, des poèmes funèbres, des épigrammes, une épopée sur Zurich, un poème patriotique sur Guillaume Tell, un poème didactique sur les sources de la Basse-Engadine, une autobiographie en vers et quelques poèmes religieux. Ce sont pour la plupart des pièces de circonstance à coloration autobiographique, qui s'inscrivent dans le sillage des nombreux recueils « autoportraits » de la première moitié du XVIe siècle. L'oeuvre de Montanus reflète enfin ses centres d'intérêt et ses préoccupations : la religion, la poésie, la vie simple, la famille, la mort, l'amitié, la haine de la guerre, l'amour de la nature, l'éducation.